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Chronique de Marie-Nel lit

Le Mont-Blanc se souviendra des hirondelles de Alain Pyre

8 Mars 2022 , Rédigé par Marie Nel

Publié aux éditions De Borée

 

  

Résumé :

  

Depuis la disparition de son fils unique en 2012, Nathalie est anéantie. Mathieu a trouvé la mort dans un accident de montagne dont la seule responsable est toute désignée : Léa Lambert, la jeune femme qu’il fréquentait depuis peu. Si Nathalie désapprouvait déjà cette relation, elle nourrit depuis huit ans une rancœur tenace envers celle qui non seulement est à l’origine du drame, mais en plus s’en est sortie sans une égratignure.

Aussi, quand Nathalie découvre sur les réseaux sociaux que Léa Lambert, étalant de façon indécente sa joie de vivre, projette une randonnée sur la mer de Glace, elle décide que le moment est venu d’agir pour venger son fils.

  

À propos de l’auteur :

 

Passionné d’aventures, de photographie et de grands espaces, Alain Pyre a publié des romans qui ont été primés ou nominés dans lesquels il explore les comportements humains lors de passages-clés de l’existence.

 

 

Mon Avis :

 

Alain Pyre est un auteur que j’apprécie que j’ai découvert avec son roman précédent, L’empreinte du loup. J’avais beaucoup aimé cette histoire que se passe dans les montagnes des Alpes. J’avais pu apprécier le talent de conteur de l’auteur, il avait su m’emmener dans son univers, à le rendre encore plus vivant. Il a une plume très imagée, et je suis ravie de l’avoir retrouvée ici dans ce nouveau roman.

 

Je ne vais pas trop revenir sur le contenu de l’histoire, c’est mieux de la découvrir comme a voulu le faire l’auteur. Mais tout d’abord, j’ai complètement craqué sur la couverture qui représente ces montagnes du Mont-Blanc fascinant, avec les alpinistes qui sont en cordée. Cela me promettait déjà un très beau voyage. J’ai eu la chance en étant petite fille, de monter avec mes parents à l’Aiguille du Midi, une ascension en télécabine impressionnante, et je ne parle même pas du paysage une fois arrivée en haut ! Je me suis retrouvée devant le Mont-Blanc, devant les grandes Jorasses, et c’était époustouflant, j’ai pu marcher sur la Mer de Glace. Je n’avais que 8 ans à ce moment là, mais je me souviens de tout tellement j’ai été marquée.

 

Je m’égare un peu du roman, mais c’est pour expliquer ma fascination pour cette chaîne de montagnes, et donc pour mon attirance vers des romans qui s’y rapportent. Avec ceux d’Alain Pyre, je suis comblée.

 

Ce livre, c’est donc l’histoire de Nathalie. Elle a perdu son fils il y a 8 ans dans des circonstances tragiques. Mathieu a eu un accident de montagne, il est tombé dans une crevasse. Nathalie est anéantie et elle désigne comme seule coupable la jeune femme qui accompagnait Mathieu, Léa. Ils étaient en couple tous les deux, et déjà à ce moment-là, les relations entre Léa et Nathalie n’étaient pas bonnes même si elles ne s’étaient jamais rencontrées. Mais cela n'empêche pas Nathalie de ressentir une rancœur avec elle depuis tout ce temps. Lorsqu’elle découvre, grâce au compte Facebook de Léa, que celle-ci doit faire d’une randonnée sur la Mer de Glace, Nathalie décide d’y participer également et que le moment est venu de venger son fils. Elle s’y inscrit donc sous un faux nom. On la suit donc pendant cette semaine de randonnée, avec Léa et les autres participants, on la voit cogiter pour mettre un plan pour assouvir sa vengeance. Tout ne va pas se passer exactement comme elle se l’était imaginé, elle va surtout découvrir en Léa une autre personne qu’elle s’était imaginée dans son esprit.

 

J’ai beaucoup aimé suivre Nathalie, devenue Isabelle, et tout le reste du groupe. Je ne peux pas trop en révéler, mais un homme qui connait les intentions de Nathalie va essayer de contrecarrer ses plans. Le danger est latent tout le long de la lecture, créant un certain suspense. Nathalie va-t-elle arriver à ses fins ? C’est une question qui reste comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et qui rend la lecture plus addictive et plus rapide.

 

Je me suis attachée très facilement à Nathalie, je comprenais sa douleur. Mais je suis quelqu’un qui n’aime pas la vengeance donc je n’étais pas tellement d’accord avec son projet. Et puis il y a Léa. Quand on apprend à la connaître, on se rend compte de la jeune femme sensible qu’elle est, et huit ans ont beau être passés, elle ressent toujours autant de douleur face à la perte de Mathieu. Elle racontera à une tierce personne les conditions de l’accident, et on comprend vite qu’elle n'est pas coupable, et qu’elle n’a pas à payer pour cela. J’ai eu envie que Nathalie se rapproche de Léa, qu’elle l’écoute, qu’elle la découvre. Elle va se poser des questions sur le bien fondé de son acte, mais elle est tellement obsédée par sa vengeance qu’elle ne garde pas la tête froide.

 

Et puis l’autre personnage principal de ce roman est la montagne. Représenté par tous les lieux de la chaîne du Mont-Blanc. J’ai repris le petit train à crémaillère qui remonte à Montenvers pour rapprocher de la mer de Glace. Les descriptions que fait l’auteur sont très justes, pointues, j’arrivais très bien à m’imaginer tous les décors, et il fait cela sans alourdir le texte, c’est tout naturel. J’ai été émerveillée par les vues qu’il a dépeintes. Et j’ai aussi été très intéressée par l’histoire des alpinistes, le premier qui a réussi à gravir le toit de l’Europe, l’histoire de la statue qui se trouve à Chamonix et montre le Mont-Blanc. Et plein d’autres histoires de vécus des hommes qui ont gravi ces montagnes. Je ne connaissais pas tout cela, j’ai trouvé cela très instructif et m’a permis d’encore mieux m’imprégner des lieux. L’auteur parle aussi avec beaucoup de justesse de l’écologie, de la fonte de la mer de Glace, de ce qui pourrait être fait. C’est un texte vraiment d’actualité.

 

Alain Pyre dépeint bien les décors, il en fait de même avec les sentiments humains. J’ai réussi à tout ressentir, chaque émotion de chacun des personnages. Pourtant, le choix narratif de l’auteur à la troisième personne du singulier fait garder une certaine distance avec les protagonistes et les faits, mais j’ai trouvé ce choix judicieux car il m’a permis de ne pas me prendre toutes les émotions de plein fouet. Les chapitres ne sont pas trop longs, je suis très vite rentrée dans l’histoire, j’ai pris beaucoup de plaisir à y rester, je n’avais aucune envie de quitter cette ambiance. J’essayais donc de ralentir ma lecture même si celle-ci était fort prenante.

 

Je pense que vous l’aurez compris, je me suis régalée avec la lecture de ce livre. Il me conforte dans ma première très bonne impression que j’ai eu l’année dernière en lisant pour la première fois un roman de Alain Pyre. C’est un auteur que je prendrais plaisir à lire de nouveau. On sent sa passion pour les grands espaces, pour la photographie aussi. J’ai eu l’occasion de voir certaines des photos qu’il a faites et elles sont époustouflantes. Il arrive très bien à capter l’essentiel, la beauté du lieu ou de ses habitants animaliers. Cette passion pour la photo se ressent également à la lecture de ses livres, car il arrive à décrire les lieux comme si nous regardions sa photo. Cela donne un rendu très réaliste, et une lecture dépaysante.

 

Je ne peux que vous conseiller et vous recommander la lecture des romans d’Alain Pyre. Si vous aimez vous évader pendant vis lectures, si vous aimez des personnages réels avec des sentiments humains, si vous aimez la nature et voulez la protéger, vous aimerez alors les livres de cet auteur. De mon côté, je vais continuer de suivre Alain Pyre pour ne rater aucune de ses publications. J’espère le rencontrer un jour pour pouvoir parler avec lui de tout cela et lui faire dédicacer mes livres. J’ai son tout premier, Saison tardive, dans ma bibliothèque, je vais le sortir très prochainement.

 

Il ne me reste plus, pour conclure, que de remercier Alain Pyre pour cet excellent moment passé en la compagnie de ses personnages et des montagnes que je connais un peu et qui m’ont rappelé de tendres souvenirs. Et un grand merci également aux éditions De Borée pour leur confiance renouvelée en mon blog et pour la qualité de leurs publications.

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